Archives de Mai 2016
Le drame, que dis-je.. un émoi incommensurable dans la résidence.. un mystère..
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Les chats disparaissent.. un par un.. le greffier.. un jour était là et le lendemain.. zoup.. terminé le minou..
Bien disparu.. sans laisser de traces.. pas même un poil.. ou un collier anti-puces.. rien..
Un lourd soupçon s’est abattu..
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Nous ne sommes plus en 1870 à Paris.. quand on mangeait les chiens et les chats..
On a mangé Kiki, la chienne à ma tante.. c’est resté une histoire familiale..
Eh oui.. en 1870.. ça clappait mal à Paname et mes aïeux ont dû se résoudre à l’horrible..
Z’ont bouffé Kiki.. becqueté.. en daube, le klebs.. et cette marque.. ce sceau s’est transmis de génération en génération..
Z ‘ont bouffé Kiki..
Un sceau d’infamie que nous trainons.. face à la SPA ou GreenPeace..
Comme les Cheyennes.. on a bouffé du chien..
Mais là.. nous n’en sommes pas là.. même si l’essence est aussi rare que les puces sur le dos d’une truite..
nous n’en sommes pas réduits à jaffer les greffiers..
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Alors.. que dire.. que penser..
Un trafic d’organes.. de bestioles pour laboratoire.. va savoir…
Non.. un coupable est désigné.. le goupil.. on l’a vu.. trainer vers le local à poubelles..
Tout beau.. tout rouquemoute.. avec sa belle queue.. façon chapeau de Davy Crockett..
Alors c’est forcément lui.. c’est lui ce salopard qui s’embourbe les matous.. bouffe tout..
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Il doit les emporter tout pantelants et sans défense dans son antre..
Et comme l’ogre..
Préparer son grand couteau.. son grand chaudron.. et zoup..
Un peu de thym, de laurier.. un oignon piqué de clous de girofles..
A table, mes petits renardeaux..
Regardez ce que Maman vous mijote..
Du matou.. bien tendre.. persillé à souhait…
Elevés au Ronron.. ou à l’autre truc, celui avec la branche de persil.. et la chouette gonzesse en chemise de nuit qui danse sur la table..
Comme si un chat bouffait du persil.. y’a que les têtes de veau. qui s’en remplissent le tarin..
Mangez mes grands.. régalez vous… si on manque, je retournerai demain en chercher.. y’en a d’autres..
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Ma sœur qui vit dans le sud.. celui de Rhett Butler et de Mam’zelle Scarlett..
Là.. ce sont les alligators qui se tapent les chats ou les chiens..
Eh oui.. c’est triste ..
C’est terrible cette histoire.. mais c’est la nature..
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Il y a quelques semaines, la télé nous a fait un petit coup façon souvenirs.. les verts.. le chaudron, la finale de coupe d’Europe.. les poteaux carrés..
Moi, je me souviens de ce soir là.. il y avait eu des problèmes dans nos programmes informatiques et j’étais resté au taf pour réparer et.. ma mission terminée.. un collègue m’avait déposé à la Bastoche et j’étais rentré à pinces par la rue de Charenton.. Il faisait beau et par les fenêtres ouvertes.. j’entendais les commentateurs et les clameurs des postes de télé..
Pas un rat dans les rues.. Paname était figé devant la télé.. c’était fin mai.. il avait déjà fait chaud en début de mois.. mais là.. il faisait encore plus beau.. Mais de là à penser que..
la constellation du chien.. tu parles..
En juin.. ça s’est mis à grimper.. grimper.. et quand arriva juillet.. alors là.. ça cognait.. une chaleur étouffante avait nappé la ville.. la limace collait sur les endosses.. et si le métro du matin sentait encore le déodorant.. le propre de la douche du matin… le soir.. c’était façon vestiaire..
Chemises et bouches grandes ouvertes.. on happait le moindre coup de vent.. comme un gardon sur un tas de ferrailles..
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Nous habitions, Mo et moi dans un studio de bonne taille qui, outre le fait d’être exposé plein sud, avait la particularité d’être entièrement vitré du sol au plafond sur toute sa longueur.. juste une grosse barre d’aluminium à mi hauteur pour permettre de faire coulisser les fenêtres..
Au début.. ça fait tout drôle.. un peu les flubes de s’approcher de la fenêtre et même de s’appuyer..
Mais avec le temps.. et la certitude que c’était du solide….
J’avais collé du papier sur la partie basse afin de garantir un peu d’intimité vu qu’il n’y avait aucun rideau ni store..
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Mais de toute façon.. placé comme il était.. le vis à vis était le mur en pierre du pignon des vieux immeubles qui longeaient la voie ferrée..
Nous étions le long de l’ancienne voie de la Bastille.. (aujourd’hui transformée en coulée verte). Et, à part les chats ou des gamins, rien ne se passait sur ces talus envahis par les herbes.. de l’autre coté.. l’avenue Daumesnil et ses immeubles.
La température dépassait les 30 degrés dans la journée.. et le boulot se faisait.. mais fallait s’accrocher.. tout collait.. la sueur au front.. suffisait de poser la main sur un papier et on repartait avec..
Comme cette pauvre femme que nous avions repérée à la cantine.. elle posait avec soin une serviette en papier dépliée.. sur le siège en plastique orange et, déployant sa jupe plissée en corolle parachute, se posait sur le siège.. Le repas terminé elle récupérait sa serviette et tout allait bien.. mais hélas pour elle.. il suffit d’une fois.. il faisait très très chaud ce jour là.. et quand elle s’est levée à la fin du repas.. Majax.. plus de serviette sur le siège..
Nous étions une bande de jeunes hommes.. costumes cravate.. (obligatoire à l’époque..) mais l’adolescence n’était pas si loin.. et bien sûr nous avons rigolé..
Je me souviens de cette pauvre femme.. digne.. mais cramoisie.. s’éloignant avec son plateau.. quand a-t-elle pu récupérer son précieux chargement.. la miche humide on avait.. comme on dit chez moi.. les rideaux collaient aux fenêtres.. le papier aux bonbons..
Il faisait chaud.. on allait de temps en temps en salle ordinateur (la seule climatisée) pour récupérer un peu.. mais je confesse que nous avons quand même passé pas mal de temps derrière un demi au bistrot d’à coté..
Le soir venu.. quand on réintégrait notre sweet home.. une douce béatitude nous attendait.. le thermomètre dépassait les 47 degrés dans le studio.. mes pauvres plantes.. des avocats que j’avais fait germer selon la méthode en vigueur étaient cuits.. séchés.. bon pour l’herbier..
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Nous nous baladions sans presque rien.. à loilpé… nous nourrissant de trucs dits frais.. tomates ou fruits. guettant enfin la presque fraicheur du soir par les fenêtres ouvertes..
En face, de l’autre coté du boulevard.. une jeune femme.. nue.. tirait son lit sur le balcon et se préparait à dormir..
On se serait cru dans une ville naturiste.. du sans textile partout.. la bouteille à la main..
l’Intermarché en bas était pillé.. la bière.. le coca.. l’eau.. tout était razzié..
J’avais trouvé chez le quincaillier à coté.. un petit ventilateur.. un truc qui lui restait.. et qui nous prodiguait un peu d’air façon sèche cheveux.. mais au moins un air mobile.. oui.. je me souviens de cette année là..
Il y a eu d’autres épisodes de coup de chaud.. mais nous avions déménagé en banlieue.. plus d’air.. plus d’espace.. terminées l’avenue Daumesnil.. la place Rambouillet.. l’air dense de la gare de Lyon..
Et puis bon.. avec le temps.. ça reste un bon souvenir.. punaise..
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S’il faut se taper ça chaque été avec le changement climatique..
On va planter des grands cactus cierges dans le jardin.. et je vais m’acheter un sombrero..
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Vamos Chiquita..
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En ce week-end de Pentecôte, ce n’était pas évident.
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Sauvage, fallait le dire vite…
Il y avait maldonne, ce jour là.
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Il faisait beau, là-dessus, rien à dire.
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Très beau, même.
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En fait, on reconnaissait à peine la côte sans ses vagues
et ses gerbes d’écume habituelles sur les rochers.
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Bref, il y avait un côté mers du sud
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avec ses eaux bleues vertes .
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Jamais on n’avait vu là des eaux aussi transparentes.
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Si sauvagerie, il y avait,
c’était surtout le fait de hordes de touristes
(soigneusement évités sur ces photos)
qui enjambaient les fils de clôture et piétinaient la flore à peine restaurée
malgré les panneaux d’avertissement.
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Je dois admettre que ça m’a laissé pantois..
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Il m’aura fallu atteindre l’âge avancé de 70 ans passés, pour utiliser et, par voie de conséquence, découvrir le « Tire-Fort »..
Comme son nom l’indique, mazette, ça tire fort.. Ça relève du miracle ce truc..
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Dans le cadre de nos travaux de jardin, façon j’en refais un bon coin, qui est moche.. nous avons opté de donner un petit air Japon.. histoire de jouer Madame Butterfly.. drapés dans des kimonos en soie.. avec des pompes en bois aux pieds.. bien sûr quand la température sera redevenue plus humaine..
Ce qui n’est pas pour tout de suite.. vu que le trio infernal : Servais, Pancrace et Mamert (pas le mec à moustache qui ronchonne.. un autre..) nous attend histoire de nous geler les choses de la vie alors qu’avril étant passé on aurait tout loisir de se défiler..
Bon, revenons à nos pavetons.. dans le cadre de la réorganisation.. et de la modernisation.. nous avons décidé d’adopter enfin des réformes structurelles indispensables.. ah.. je m’égare..
En l’occurrence.. une énorme pierre.. que la pelleteuse lusitanienne avait déterrée.. lors de la construction des fondations.. ce bloc était resté là.. et nous avions fait avec.. construisant notre jardin autour.. un peu déplacé et relevé un gros bloc.. d’un bon mètre de long.. par cinquante centimètres de large..
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Va savoir quelle mouche.. tsitt tsitt nous a piqués.. ou bien est-ce la conséquence logique de notre intégration.. voire réelle assimilation Bretonne.. nous avons décidé que cette pierre couchée.. devait devenir une pierre dressée.. (men hir.. dans le texte).
Parce que bon.. nos ancêtres.. en peaux de bêtes.. musculeux comme Schwartzy.. quand il nous faisait le coup du barbare.. étaient parvenus.. va savoir comment.. à dresser et aligner des cailloux gros comme des 4X4.. histoire de montrer aux dieux que bon.. fallait compter avec eux..
Avec pas grand-chose.. ils ont levé des tonnes.. deux vieux citadins avec des outils modernes devraient donc arriver à dresser une dent de lait de 200 ou 300kg..
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J’avais donc un beau levier avec une barre à mine.. mais passer de l’inclinaison de quelques degrés.. à la verticale.. comme disait mon père.. c’est une autre paire de manches..
Et me vint l’idée du tire-fort..
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Une commande chez un fournisseur qui n’a sans doute d’écologique (un grand fleuve d’Amérique du sud) que le nom. Deux jours après.. contre la modique somme de 38,50 euros.. zoup.. le bazar est arrivé.. une notice épaisse comme un annuaire.. vu qu’il y avait l’explication.. en pas mal de langues qui me sont étrangères.. et dont objectivement.. je n’ai cure.. comme dit l’abbé..
Me voilà en possession de l’outil.. inventé par un français.. en 1929.. monsieur Faure.. (Félix.. ou Roch.. pardon.. je ne sais pas)
Ce matin.. avec Mo.. vu que nous partageons les mêmes expériences et autres innovations depuis presque un demi siècle.. nous avions planifié l’opération.
J’avais un peu réfléchi à la mise en œuvre.. un bout attaché au tronc du pin d’Himalaya.. (un merdier d’arbre qui ne fait que monter vers le ciel..) va me permettre d’arrimer le tire fort..
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Une élingue passée sous la pierre après l’avoir soulevée un peu avec le levier..
on a un peu creusé au cul de la pierre histoire de lui fournir un réceptacle.. façon coquetier pour gros œuf..
Avec Mo.. comme je l’imagine pour beaucoup de gens qui partagent durant des années.. nous n’avons plus besoin de parler.. c’est comme si chacun lisait dans les pensées de l’autre.. en plus c’est le plus souvent vain.. vu que nous pensons la même chose..
Mo a pris des photos.. pour son blog.. Elle m’a regardé.. posé l’appareil.. je lui ai demandé de faire un peu levier en s’appuyant le plus possible.. mais en restant loin du bloc.. et de l’autre coté j’ai commencé à actionner le levier du tire fort..
Je pensais devoir utiliser une force primitive.. ancestrale.. primaire….. mais non.. le câble d’acier était tendu.. c’était un peu dur.. mais sans plus.. le petit bruit du cliquet.. rien d’autre..
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La pierre doucement s’est levée.. doucement.. la cuvette que nous avions creusée faisait son office.. au bout d’un moment Mo m’a dit.. mon levier touche le sol.. effectivement.. la pierre était encore inclinée.. mais le levier ne servait plus à rien..
On a débarrassé et j’ai continué mon cliquet.. je suis arrivé en limite du câble.. la pierre n’était pas dressée.. mais presque alors je me suis dit que peut-être.. comme au temps où je portais le numéro 3.. à droite à la mêlée au rugby .. je me suis appuyé sur la pierre.. et j’ai poussé.. doucement.. fallait pas qu’elle retombe de l’autre coté..
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Et pile.. elle s’est calée dans le trou.. presque droite.. J’ai lâché.. me suis reculé..
J’ai regardé Mo.. on s’est souri…. c’est bien a-t-elle dit doucement….
Voilà.. je peux garantir que je n’ai aucun lien de parenté avec Monsieur Faure.. était il un cousin de celui qui..? vous savez celui qui n’avait plus sa connaissance.. certes il y a le coté « tirer » .. étrange ce rapprochement de vocabulaire.. mais je m’égrillarde.. et ne voudrais pas après un tel exploit tomber dans le graveleux.. transformer mon billet en article de ces journaux spécialisés.. ceux aux grandes pages vertes de ma jeunesse..
Voilà.. une bien belle expérience.. une bien belle invention..
En épilogue: allez on se lâche comme durant les entractes de mon enfance..
Pour tirer fort.. pensez à Monsieur Faure.. j’évite le Faure c’est fort… déjà pris..
Jean Mineur Publicité Balzac zéro zéro un..
Pour les photos.. une seule adresse.. le blog de Mo..!!
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Marc
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PS : je laisse à Marc la responsabilité de sa pub pour mon blog. Mais non, il n’y a pas entente illégale ni conflit d’intérêt.
Mo
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