Hier, en fin d’après-midi pendant que Phoebus nous donnait un avant gout de son savoir-faire..
Il se déchainait le bougre.. si ça se faisait encore.. je dirais que le mercure dépassait les 30 degrés les doigts dans le nez.. le hic c’est que les thermomètres à mercure.. même ceux que ma mère passait au coton alcoolisé en le secouant fermement avant de me le filer dans le fion..
Savoir si j’allais à l’école ou pas.. bref les trucs à mercure.. ça n’existe plus..
Quoi qu’il en soit.. j’avais baissé les stores.. fermé les volets.. ambiance.. sud sicilien.. don Corléone.. et pouce sur la zapette, je cherchais vainement quelque chose à regarder à la télé.. je suis tombé sur un reportage sur Le Nôtre.. pas le pétrisseur de miches.. non, l’autre.. en deux mots.. le jardinier.. Louis XIII puis Louis XIV.. le roi soleil.. tiens.. on y revient...
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Ils montraient les différents jardins conçus par le sus particulé.. j’ai appelé Mo afin qu’elle mire.. les jardins c’est un peu notre truc.. la plantule.. mais je dois avouer.. que malgré la magnificence.. la grandeur.. l’imagination.. Mo et moi.. n’aimons pas trop le rectiligne.. l’aligné.. l’ordonné..
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Ils ont montré le jardin des Tuileries à Paname.. et j’ai dit à Mo.. tiens.. parait que c’est là que j’ai fait mes premiers pas.. misère le coup de vieux…
Une petite boite brillait dans le soleil.. et je me suis lancé.. intrigué ou cupide.. j’ai été la chercher.. une petite boite de solutricine..
Et je me suis souvenu de ce que me racontait ma mère..
L’appartement de la rue des Gravilliers étant quand même resté « d’origine ».. insalubre, elle m’emmenait dans la poussette.. prendre l’air aux Tuileries..
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Trois bornes.. je ne sais pas si elle avait encore les semelles de bois… que n’aurait elle fait pour son lardon.. la pauvrette.
Pour ce faire.. elle se tapait le chemin par les Halles.. Rue Rambuteau.. rue Turbigo.. rue Coquillière….
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empruntant le même ruban que celui des gagneuses de l’époque..
C’était la fin de la guerre.. on y voyait encore peu de gamins.. des chiares dans la poussette.. avec la capote articulée qui protège des intempéries.. et le môme en dessous.. collier de boules d’ambre autour du cou pour éviter les plis.. bonnet serre-tête pour bien coller les oreilles. Ficelé comme un rosbif.. juste la tronche apparente.. pour gazouiller..
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Et c’est qu’elles voulaient les voir gazouiller les tapineuses.. dame.. le renouveau.. la France de demain.. ma mère s’arrêtait.. répondait aux questions.. prénom.. poids.. âge.. fallait tout déballer..
Et ces dames me gratifiaient d’un « areuhh areuh ».. me gratouillaient le menton..
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et souvent elles filaient quelques tickets de rationnement à ma mère.. qui à l’époque, était mince à passer derrière une affiche sans la décoller..Le rutabaga c’est plus efficace que « Comme j’aime »…
Sûrement des ticsons pour que je puisse profiter.. grandir.. pousser..
Voilà, j’ai commencé mon existence en me laissant gratouiller le menton par les hétaïres..
Vu mon âge.. si elles avaient 20 berges à l’époque.. j’ai une chance d’en retrouver une ou deux pour les remercier..
Parce que bon.. fallait la gagner la jaffe quand ils ont mis les adjas les frisés.. et peut-être qu’elles n’avaient pas eu trop de choix pour le turbin.. marcher au pantre comme chantait Bruant..
J’ai une pensée émue pour ces femmes.. qu’on le veuille ou non.. je leur dois peut-être un peu de ma vie.
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Alors Georges, dis le mieux que moi :
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Bien que ces vaches de bourgeois Les appell’nt des filles de joie C’est pas tous les jours qu’ell’s rigolent Parole, parole C’est pas tous les jours qu’elles rigolent
Car, même avec des pieds de grues
Fair’ les cents pas le long des rues
C’est fatigant pour les guibolles Parole, parole C’est fatigant pour les guibolles
Non seulement ell’s ont des cors Des œils-de-perdrix, mais encor C’est fou ce qu’ell’s usent de grolles Parole, parole C’est fou ce qu’ell’s usent de grolles
Y a des clients, y a des salauds Qui se trempent jamais dans l’eau Faut pourtant qu’elles les cajolent Parole, parole Faut pourtant qu’elles les cajolent
Qu’ell’s leur fassent la courte échelle Pour monter au septième ciel
Les sous, croyez pas qu’ell’s les volent Parole, parole Les sous, croyez pas qu’ell’s les volent
Ell’s sont méprisées du public Ell’s sont bousculées par les flics Et menacées de la vérole Parole, parole Et menacées de la vérole
Bien qu’tout’ la vie ell’s fass’nt l’amour Qu’ell’s se marient vingt fois par jour
La noce est jamais pour leur fiole Parole, parole La noce est jamais pour leur fiole
Fils de pécore et de minus
Ris pas de la pauvre Vénus La pauvre vieille casserole Parole, parole La pauvre vieille casserole
Il s’en fallait de peu, mon cher
Que cett’ putain ne fût ta mère Cette putain dont tu rigoles Parole, parole Cette putain dont tu rigoles
En tout cas ce n’est pas moi qui l’ai planté là. Cela ne me serait jamais venu à l’idée : coincé entre un gros pot et les racines d’un rosier…
Je l’avais bien remarqué depuis deux ou trois ans mais il ne gênait pas le passage et je comptais le déplacer en automne pour le planter au voisinage d’autres groseilliers et cassissiers dans un endroit à eux réservés.
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Mais c’est la première année que je le vois fournir des fruits. Brave petit!
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A lui tout seul il a fourni plus de 700 grammes de groseilles ce qui m’a donné un pot de gelée plus un reste dans un petit pot…
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Et pendant ce temps mes groseilliers et cassissiers chouchoutés n’ont quasiment rien donné cette année, les feignants! Bon admettons, certains sont très âgés et fatigués par la canicule de l’an dernier (il y a même eu des morts) et d’autres sont tout récemment plantés et trop jeunes pour produire.
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Mais je me demande :
faut-il planter ces arbustes dans des conditions de culture difficiles? 😉
Après avoir tendu un filet anti-grêle qui risque de servir la semaine prochaine avec les orages prévus par la météo, nous avons procédé à la plantation (enfin) de nos achats qui patientaient en serre en lorgnant par les vitres.
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Mais avant de planter, il a fallu installer le tuyau perforé qui servira à l’arrosage automatique : sur l’emplacement prévu pour les tomates
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et celui prévu pour les autres plants.
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J’ai intercalé des oeillets d’Inde entre les plants de tomates car ils sont censés lutter contre le mildiou. Vrai ou faux? En tout cas, c’est décoratif.
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A l’étage en dessous : les courgettes espacées de un mètre comme recommandé, les poivrons, les piments doux des Landes et les aubergines.
A droite, au pied des poteaux, une rangée de pommes de terre plantées il y a un mois, un reste de pommes de terre de consommation germées que je n’ai pas voulu jeter.
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La plantation n’a pas été une sinécure car l’an dernier on m’a livré de la terre végétale en guise de terre maraichère. Je ne m’en suis pas aperçue tout de suite mais cette terre très argileuse était devenue dure comme de béton en été.
Nous avions fait livrer ensuite un mélange de terreau et de sable pour amender le sol. Malheureusement ces terres ne se mélangent pas facilement avec l’argile et il y a deux jours j’ai dû carrément piocher pour percer la couche d’argile et réussir à forer les trous de plantation jusqu’à la vraie terre ancienne. J’envisage de louer un vrai motoculteur cet automne afin de bien mêler les diverses terres…
Donc on n’a pas changé une méthode qui a fonctionné.
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On commence par les piquets : on enfonce des fers plats dans le sol et on fait coulisser dessus des tubes plastiques de diamètre 32 mm. Au sommet des tubes, on a fixé un raccord en T qui permet de faire passer des cordages à l’intérieur.
On croise bien les cordages qui vont servir de support aux filets.
Les filets sont solides et à petites mailles.
On a besoin de liens pour attacher les bords des filets aux cordages.
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Les liens, une fois utilisés, ont permis de tendre les filets autant que faire se peut.
On n’attend plus que la grêle!
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A cet emplacement du potager nous allons, ensuite, installer les tuyaux de l’arrosage automatique, et planter les tomates, poivrons, piments doux des Landes, courgettes et aubergines.