Nous avons trouvé en jardinerie notre nouvel érable « Orange dream ».
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Nous l’avons installé de notre mieux.
Nous avions un érable planté l’an dernier, variété « Dissectum garnet ». il était complètement desséché ce printemps. j’ai tiré sur le tronc et il est sorti tout seul : il n’avait quasiment pas de racines. Scandaleux, non?
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Nous n’avons pas pris de risques : dans un gros trou, au même endroit (nous n’avons guère d’endroits disponibles) rempli de terre de bruyère, nous avons planté et arrosé le petit nouveau.
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Si j’ai encore voulu cette variété, c’est parce que nous en avons déjà deux qui se portent à merveille dans notre sol .
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Même au printemps, leur feuillage vert clair illumine la mi-ombre.
PLANTER l’érable que nous avons acheté en mars (déjà fait)
SORTIR les plantes les moins frileuses de la serre.
SEMER des salades, navets, carottes, betteraves rouges, haricots verts, petits pois (déjà fait).
TONDRE l’herbe, je n’ose pas appeler ça de la pelouse (déjà fait)
DESHERBER et nettoyer les allées (commencé mais pas fini).
METTRE DE L’ENGRAIS aux arbustes à petits fruits, aux rosiers, au potager
METTRE EN VEGETATION les dahlias et bégonias dans du terreau humide avant plantation (déjà fait)
TAILLER le bois mort un peu partout, surtout sur les rosiers (je ne les ai pas taillés en mars, pas bien, ça….)
ACHETER des plants de tomates, poivrons, piments, aubergines, courgettes. Même s’il est un peu tôt pour les planter, en profiter tant qu’on en trouve en jardinerie, quitte à les garder quelque temps en serre.
REFAIRE les tours du petit bassin de la rocaille, le bois ayant pourri (Marc est en train de s’en occuper)
PEINDRE, BITUMER PASSER DE LA LASURE un peu partout
REPRENDRE LES FISSURES des murets, c’est pour Marc ça, mais pas forcément tout de suite…
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De quoi s’occuper mais cela va déborder sur mai, éventuellement…
La seconde fois.. je bossais pour de bon.. terminé le stagiaire…
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A cette époque j’allais acheter mes costards.. chez un grossiste.. tailleur.. rue de Turenne…
(ndlr : à cette époque dans cette société. costard cravate pour les hommes et jupe pour les femmes, obligatoires)
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J’achetais des costard en velours .. Cosserat me disait-il en le caressant doucement.. façon de me dire que c’était du beau.. et donc plus cher.. Costard velours vert bouteille, bleu marine et chemise noire..
Cette année là, il m’avait fourgué, arguant que je serai à la pointe de la mode, un pantalon flanelle patte d’éléphant.. ou plutôt de mammouth vu que j’accrochais le bas de pantalon avec la pointe de ma chaussure.. et je chausse du 44.. je devais faire gaffe dans les escaliers..
Afin de compléter la gravure de mode.. il m’avait vendu et cela a une grande importance pour la suite.. une veste croisée.. havane avec des fines trames de couleurs..
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Mannequin de chez Brummel
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Le mannequin, après avoir pris son repas au restaurant d’entreprise, était parti à la librairie quérir un livre de poche..
A cette époque je lisais au moins un bouquin par semaine..je remontais le Boulevard Blanqui, j’étais à une dizaine de mètres de l’entrée de l’immeuble..
Une cavalcade derrière moi.. deux mecs se plantent devant moi.. L’un deux, très hostile, me lâche :
« tu viens d’agresser ma sœur on va te défoncer.. tu lui as mis la main au cul.. une veste marron.. c’est toi »..
L’autre à côté, plus mitigé, lâchait des : « non, c’est pas lui, viens.. c’est pas lui, viens.. ».Cette fois la encore ma première pensée fut : « Merde.. pas de bol »..
Et puis l’instinct.. s’il fallait se battre.. ben..
Comme dans les cours.. je me suis reculé à la distance qui convient.. je me suis concentré sur eux.. en regardant qui j’allais frapper en premier lors de l’attaque.. sans doute le vindicatif.. Celui là je tape au cou.. et l’autre au bas ventre…
Tout en parlant.. j’ai essayé de respirer doucement.. ignorer le reste.. eux.. seulement eux.. leurs yeux.. voir quand il allait essayer..
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« Attendez.. avant qu’on se batte.. allez la chercher votre sœur.. qu’elle me reconnaisse »..
« Viens c’est pas lui.. viens ».. le plus mou tirait l’autre par la manche.. était-ce mon assurance.. ? ma posture ?.. il mollissait.. la pression est tombée.. Le vindicatif s’est adouci : « Excusez nous.. on a cru.. oui excusez nous.. »
J’ai décompressé.. Je me suis longtemps demandé si j’aurais pu m’en sortir..
Il y a un an ou deux.. dans la ville à côté d’ici.. un mec « pas tibulaire » mais presque comme disait Coluche est venu me demander des sous.. méchamment alors que j‘attendais Mo qui était chez le libraire..
J’ai ressenti ce froid dans mon ventre qui chez moi est assez mauvais signe.. il y a de la mandale qui chauffe… du bourre pif qui mijote..Comme m’a déjà dit Mo quand tu es comme ça tu fais peur..
Il avait une main dans la poche..
Malgré les années.. j’ai pris ma distance.. j’ai gueulé : « sors la main de ta poche.. casse toi.. casse toi.. » J’ai retrouvé ce sentiment.. ces réflexes…
Il s’est éloigné..
Quand Mo est sortie de chez le libraire.. il s’est dirigé vers elle J’ai avancé : « t’as pas compris »…
Mo m’a lancé un regard interrogateur..
Le type s’est éloigné..
En fait je ne me suis pas battu souvent.. mais oui, c’est vrai ça a commencé bien tôt.. il y avait des auditeurs qui ne s’étaient jamais battus… même gamins..Je suis d’un naturel paisible.. mais quand on m’en fait trop… et surtout quand il faut se défendre.. ben pas le choix… soit on sait courir vite.. soit..
On peut dire que jusqu’à aujourd’hui.. j’ai eu de la chance… je ne connais pas le nom de mon ange gardien.. dommage… je l’ai baptisé Oliver..
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Oui je sais.. l’ange qui protège les roues.. C’est l’ange Oliver…
Mo est en panne.. tanquée dans le manque de sujet pour son Blog .. il est vrai que depuis notre retour à Etel.. les rares moments où nous avons voulu aller au bord de mer.. impossible.. routes barrées.. travaux ou inondations.. faut dire aussi que côté pluie..
Bref.. me voilà Canadair du blog..
Et que dire.. alors, suite à des propos entendus sur l’une des quatre chaines de radios que je peux capter ici.. l’animateur demandait aux auditeurs à quel âge ils s’étaient battus pour la première fois.. Je me suis souvenu de ma première bataille.. une vraie.. où mon sort était peu enviable..
Je devais avoir 8 ou 9 ans..
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Pour revenir de l’école je devais traverser le parc d’un des châteaux de la ville.. parc laissé à l’abandon qui était devenu une véritable jungle.. avec encore le lavoir et surtout des accès à des souterrains qui reliaient, disait-on, les trois châteaux du coin..
C’était un soir d’automne ou d’hiver.. en tout cas, il faisait nuit.. quand je fus accosté par deux gamins un peu plus âgés que moi.. gamins d’une bande du quartier de la gare dont la réputation n’était pas très favorable.. (ils étaient trois ou quatre.. ils ont d’ailleurs tous terminé en prison).
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« On va te choper et t’attacher et te laisser dans les souterrains »…
J’ai cru ma dernière heure venue.. Quand le premier s’est approché.. je me suis souvenu des mots de mon père :« si tu es attaqué par plusieurs.. tape fort sur le premier.. en général ça impressionne les autres.. et cours.. »
Alors qu’il s’approchait de moi les bras écartés pour m’attraper.. je lui ai balancé mon poing dans la figure de toutes mes forces.. j’ai senti quelque chose de mou.. il a poussé un grand cri et s’est courbé en portant sa main à son visage.. il a reculé en geignant.. son complice s’est penché sur lui..
Et moi j’ai cavalé le plus vite possible vers le bout du chemin.. là où il rejoignait la rue et ou un réverbère donnait un peu de sécurité…
Bien sûr j’avais eu d’autres bagarres avec des camarades de classe.. mais là j’avais eu peur.. peur pour moi..
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Ensuite mon adolescence s’est poursuivie.. avec des bagarres de gosses plus ou moins sérieuses.. la dernière en terminale où j’ai pris un coup de canif dans la main.. là ça pissé le sang.. j’ai eu mal un moment..
Le bizutage.. où je n’ai pas accepté le fromage dans les orifices naturels..
Les deux autres fois où je me suis senti en danger furent sans combat..
Un cadeau de mon chef de service au stagiaire de la fac que j’étais m’avait emmené en Scandinavie pour un petit viron que j’avais concocté ..
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Lors d’une escale à Bergen, après le repas, nous étions en juin, il faisait très beau et à cette époque le soleil descend sur l’horizon, et fait très rapidement une remise de gaz.. le touch and go crépusculaire…je me baladais sur le port.. les mains dans les poches.. quand un gars sorti de je ne sais où s’est approché de moi.. un couteau à la main.. pas un gros truc.. un couteau genre Opinel..
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C’est bizarre les pensées qui vous viennent.. je me suis dit « merde.. j’ai pas de bol.. »
Il m’a lancé « Tysk ».. et avec ses doigts a frotté son pouce sur son index.. ben oui.. il me prenait pour un allemand (comme ce fut le cas pratiquement partout en Norvège) et en voulait à mon artiche..
A l’époque je pratiquais karaté et aikido.. et je me suis reculé à la distance qui convient.. fouillé dans la poche droite.. et sorti une poignée de pièces.. qu’il a refusé méchamment..
Je me suis mis à parler plus fort.. et en français je lui ai dit :« mais tu me fais chier.. regarde j’ai pas un rond » appuyant mes propos en tirant mes poches vers l’extérieur.. et levant mon chandail.. « Français merde.. Paris.. » et puis je ne sais comment je me suis dit s’il est marin.. « Le Havre, Bordeaux »..
Son visage s’est éclairé.. il a souri.. « ahhh Le Havre… »
« Oui.. le Havre » ai-je confirmé voyant que j’avais allumé quelque chose dans sa tête.. « Fransk. ». . « oui oui Fransk »…
Il a replié son couteau.. m’a baragouiné (désolé les Bretons) quelque chose qui devait être des excuses.. et a continué son chemin..
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Ma tension est redescendue.. mais je confesse que j’ai laissé le soleil couchant sur le port de Bergen pour retrouver mon hôtel le plus rapidement possible.