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de notre havardiana.
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Il était venu de Bretagne.. en camion.. avec son compagnon de route.. le yucca rostrata.
Terminée, la pépinière de l’ouest, sa douceur aux embruns salés… sa quiétude des petits matins.
Bonjour la région parisienne, la pollution, le bruit des réacteurs les avions qui se posent à Orly..
Ils étaient venus.. tout petits dans un énorme camion.. si gros qu’il n’a pu tourner dans notre rue..
et que le vociférant chauffeur a été les livrer chez un ami breton qui habite à peu de distance, où j’ai été les chercher avec ma petite Twingo..
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Leur emplacement ayant été depuis longtemps prévu, je n’ai eu qu’à les y déposer..
Bien sûr, cet havardiana s’est défendu comme un beau diable.. pensant sa dernière heure arrivée en quittant son pot déjà trop petit pour lui..
Et il m’a piqué, griffé, lacéré.. mais nous l’avons mis en place..
Robuste de nature et peu sensible au froid,
Il a quand même eu droit chaque hiver à son abri que nous construisons Mo et moi pour l’autre gros agave.
Les étés.. les hivers ont passé.. sécheresse.. froid.. Le temps a filé.. comme pour nous.
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Et voilà qu’en ce mois de mai de confinement, mois où les saints de glace ont mis la chemise hawaïenne et le short à fleurs..
Voilà qu’un matin, j’ai vu qu’en une nuit.. qu’une pointe étrange s’était formée en son centre..
J’ai su tout de suite.. par ma jeunesse toulonnaise .. cet agave faisait SA fleur.. son bouquet final..
Je ne pensais pas que ça viendrait si vite.. une grosse douzaine d’années.. quinze peut être..
La nature est rude.. violente..
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Cet agave va fleurir.. cette hampe florale va l’épuiser.. à un point tel que la plante va mourir..
Il va offrir les fleurs à la pollinisation.. les graines tomberont et ses descendants perpétueront la variété..
Mais hélas.. quel bourdon aux cuisses velues viendra comme la cigogne lui apporter le pollen ..
Je pense qu’il est le seul havardiana en fleurs dans le coin.. à des kilomètres à la ronde..
Un bourdon Antonov.. façon CCCP?.. mais non
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L’histoire pourrait s’arrêter là..
Mais quand je l’ai sorti de son pot.. dans l’étouffement de ses racines il y avait de petites pousses que j’ai récupérées ..
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Aujourd’hui en pot elles constituent la renaissance.. la descendance..
Quand viendra le temps.. sans doute à la fin de l’été..
Nous enlèverons cette plante et nous planterons un de ses fils
comme nous avons fait l’an passé pour son voisin le gros agave americana..
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Et on repartira pour 10 ans.. lui.. et nous.. (Mais ça..).