Ca a cagué..
Dans le film « La fille du puisatier ».. quand Raimu demande à Fernandel comment la mine pour creuser a fonctionné..
l’autre répond « La mine.. elle a cagué »..
Ben nous c’est pareil.. au bout d’une fourche comme disait mon père quand il voulait signifier un échec..
Au potager, la terre est argileuse, lourde, difficile à bêcher ..
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Chaque coup de fourche-bêche te ramène des kg de mottes collantes qu’il faut enlever au couteau à mastic.. un truc qui ruine le dos..
Pourtant ce n’est pas faute de la travailler et de vouloir dynamiser le lombric (un copain).
Malgré cela, avec le temps et grâce aux efforts de Mo, nous avons eu l’an passé de belles récoltes de tomates, poivrons, piments etc..
Forts de ce succès nous avons décidé en début d’année de faire un effort budgétaire très significatif et nous avons fait rentrer de la terre : 4 m3..
On a payé un rombier.. qui s’est chargé de commander, faire livrer et brouetter..
Sur le devis nous avions bien fait figurer la mention « terre maraichère »..
Terre censée être composée harmonieusement, en doses savamment élaborées par des techniciens chevronnés,
comme le mec de la réclame de chocolat qui lisse avec sa spatule.. un truc de labo spatial..
Bref le jour prévu.. le camion a déversé ses 4 m3 de terre et le gars a brouetté et étalé une belle terre marron, fine et fluide..
Avec ça, pensions nous.. ça va être le jardin des Hespérides..
Après ma pose de prothèse du genou, je me suis senti capable en avril mai, au moment des semis et autres plantations,
de passer un coup de motobineuse, histoire d’aérer la terre et briser les mottes..
Las.. malgré la volonté farouche de ma motobineuse japonaise ..
Je n’ai rien brisé du tout.. juste brisé les dents sur le mur de l’atlantique.. et aussi brisé autre chose..
La belle terre fine, fluide était devenue un bunker..
Eh oui.. « Sie kommen ».. les pauvres griffes de mon petit engin rebondissaient sur le sol, l’engin devenait fou.. il se cabrait.. à droite, à gauche..
A force de persévérance et de ténacité.. j’ai réussi à égratigner un peu mais rien d’efficace..
Quand le temps des plantations fut venu.. il a fallu creuser au piochon un trou pour chaque pied de tomates ou autres plantes du soleil..
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Petits pois qui n’ont pas voulu lever , betteraves et navets non plus….
Les semis furent un désastre..
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Toute la récolte de petits pois…
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Fort grognon, (je reconnais que je suis d’un naturel ombrageux), j’ai téléphoné à la société où je pensais que le gars avait acheté sa terre..
Poliment, j’ai exposé mon cas et la dame, très aimable, a déchiré le voile..
« Mon pauvre Monsieur » m’a t’elle dit, compatissante..
« Ce n’est pas de la terre maraichère que vous avez eu, mais de la terre végétale, J’en suis certaine.. »..
Il va falloir bêcher profondément et rentrer un mélange que je pourrais vous faire… contre la modique somme de 496 euros HT.. etc, etc..
Elle a gentiment recherché dans ses fichiers la facture.. mais manifestement le gars n’avait pas acheté là..
Comme dit mon pote breton : « Baisé comme un tacaud dans la vase !»
Je l’ai donc appelé le gonze.. je dois dire qu’il a été très contrarié.. et je ne doute pas de sa conscience professionnelle..
« vous êtes le deuxième m’a-t-il dit.. » (entre nous… je m’en bat les …)
« Dès lundi j’irai voir où j’ai acheté la terre.. mais bon ne vous inquiétez pas, à l’automne je viendrai arranger ça .. »
Voilà.. en attendant .. les semis sont un fiasco..
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Tomates, poivrons, aubergines, piments doux. La terre met longtemps à absorber l’arrosage.
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Quelques tomates vertes pour le moment, ce n’est pas brillant…
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Mo va tous les jours biner et arroser autour des pieds de tomates. Quand je pense qu’on a fait venir du sud ouest.. des pieds de tomates originaux…
d’Espelette des pieds de piments.. de Petaouchnoke des pieds de poivrons.. etc, etc..
Eh oui en plein confinement on a engraissé les colis Simon..
Bien sûr, il y a des choses plus dures, bien plus graves dans la vie..
mais depuis 40 ans que nous sommes là, qu’on s’échine à vouloir un potager digne de ce nom..
Oui, c’est quand même une déception, on y croyait ce coup ci.. enfer et damnation.. Bah.. on verra l’an prochain..
En attendant.. avant d’aller quérir le miraculeux mélange à 496 euros HT… On bine aux pieds des plants.. parait qu’un binage vaut deux arrosages..
Tiens ca me fait penser à cette chanson que mon père ..
« Bavasaka ma sarpata a parda.. malamache malamache..
Buvusuku mu surputu u purdu mu lu muche… »
Terre végétale.. terre maraichère.. pfuuuuu