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Ce que j’aimais bien quand j’étais jeune..
c’était aller à Toulon.. faire un tour au marché et sur le port…
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A l’époque. on se garait dans l’avenue des Tirailleurs Sénégalais ..
l’avenue qui va au Mourillon.. et on partait à pied.. par le port pour rejoindre le cours Lafayette…
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Le matin sur le port il fait frais.. ( prononcer fré).. une petit brume annonciatrice de chaleur enveloppe St Mandrier..
masquant dans le gris le Dixmude qui à l’époque servait de caserne..
Derrière.. de l’autre côté ..les montagnes..
le Gros Cerveau..le Faron et le Coudon..On a vanté Cézanne et la St Victoire..
mais le Faron qui domine la plaine de la Crau.. La Garde.. ça c’est quelque chose.. c’est autre chose… c’est majestueux..
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Le matin sur le port.. les commerçants préparent la journée.. tranquillement.. avec délectation..
elle va être chaude té cette journée…
on balaie.. on fait les huit sur le sol avec la gamelle d’eau percée de trous.. il fait bon le matin..
un petit vent fait claqueter les drapeaux colorés des vedettes de la rade
(celles qui partent toujours dans cinq minutes.. histoire de hâter le couillon..
alors qu’en fait c’est dans une heure..mais té..ils ne le savent pas..).
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On se dirige vers le bas du Cours Lafayette.. souvent on y voit Herrero.. pardon .. Monsieur Herrero..
masse de muscles et de bravoure.. personnage typique.. sa couronne de cheveux gris.. son bandeau rouge.. ses bottes. ..
et son accent.. sa tendresse.. son coeur.. gladiateur du stade Mayol..
avec son frère ..ils se sont partagés les gloires et les coups…
il est là.sur la petite placette..devant la poste…
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Et le regard remonte vers le haut du cours.. survolant une marée humaine..
guidée par deux rangées de commerçants.. hurlants..vociférants..
chacun vantant sa tomate..son raisin.. ses prunes.. avec un air sous entendu..
parfois s’interjectant avec le voisin.. comme le marchand de pizza
qui voit la poussière de terre du marchand de pommes de terre voisin nimber et
saupoudrer ses précieuses galettes à chaque fois qu’il verse un sac de pétotes dans la caissette en bois..
et vaï.. ça donne du goût…
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Et l’on s’intègre dans ce flot.. difficile de s’arrêter..
il faut suivre.. comme un poisson dans un banc..suivre le mouvement..
monter.. jusqu’au kiosque.. on l’on achète le Méridional…
pas très loin de la boutique de l’autre gladiateur.. Gruarin.. qui vend des chemises.
Et le flot t’emporte..jusqu’à la halle aux poissons.. cimetière sanguinolent des princes de mers.. thon..espadons..
dont les carcasses rondellisées font froid dans le dos.. le sang sur le sol.. l’odeur..
c’est tout le sud.. avec sa lumière.. sa clarté.. et la mort..
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En fait..il faut aller à droite..vers la Rue Albert..
pour aller achete des moredus et des escavennes pour la pêche de demain..
bestioles au sort peu enviable.. destinées à se faire empaler sur un hameçon de trois ou quatre..
dans l’hypothétique espoir d’accrocher le sar du siècle…
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Et on redescend.. par les petites ruelles.. jusqu’au port.. où il est l’heure de prendre un petit casa..
On sent déjà qu’il va faire chaud.. imperceptiblement la temperature est montée..
le soleil commence son travail de dessication des gosiers..
il faut humecter.. le port est toujours un havre de fraicheur..mais les zones d’ombres se sont évaporées..
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Alors on s’installe.. à la terrasse de chez Herrero.. l’autre.. celui qui a le bistrot.. et on attend la serveuse..
Celle qui a la robe vichy en corolle et le décolleté avantageux..
que quand elle se penche pour poser le verre ou la carafe d’eau fraiche..
Ah misère..on voit même le petit duvet blond qui nimbe les rondeurs bronzées d’une corolle dorée..
eh oui.. elle etait belle cette fille..
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Oh..je ne suis pas devenu pochtron à cause d’elle… mais c’est vrai que j’ai pris gout au casa..
Et quand il m’arrive aujourd’hui.. d’en prendre..un.. je pense à elle..
et oui..Nine tu étais belle dans ta robe vichy..
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Eh oui.. je suis retourné à Toulon sur le port.. je n’ai pas vu Herrero..
je n’ai pas bu de casa..
je n’ai pas vu les seins ronds et bronzés de la serveuse..
ma jeunesse a fondu.. comme un glaçon dans le verre..
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Basta cusi…
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Marc
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Ah ! c’est un texte frais comme un gardon qui donne envie d’aller au bord de la mer …je ne connais pas le vieux port de Toulon mais celui de Marseille; oui pour y avoir vécu quelques années et j’ai le souvenir de pastagas ( gloup ) et de repas de poissonnailles juste péchées ( miam ) !
Bonne soirée à vous !!!
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Merci! 😉
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Preumssssssssssssss ! rajoute la calu ( folle en Marseillais ) montagnarde !
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Servir du casa en vichy, c’est le comble!
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😯
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Eau de Vichy vs Casanis, c’était pour le jeu de mots
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J’avais compris, mais avec ce smiley, je voulais indiquer à quel point c’était effectivement an comble…
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Je connais Toulon quand j’étais à la Royale 🙂
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Alors amical salut d’un gonfleur d’hélice du EC 1/5 Orange
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Ouh là, faut pas faire un coup de calgon en revisitant le passé. Il y avait forcément des moments moins agréables ou ennuyeux qui mettent un bémol aux « doux souvenirs ».
J’ai revu une fois une fille dont j’étais amoureux (comme on peut l’être à 18 ans), vingt ans après. Elle avait beaucoup changé (on restera vague). Et sans doute, moi aussi..
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Il n’y a pas de coup de calgon… C’est juste un bon souvenir. C’est vrai qu’on a cette faculté de garder les bons souvenirs et d’oublier au mieux les mauvais.. 🙂
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J’ai rangé dernièrement mes photos papiers dans des boites IKEA, car les albums s’esquintaient. Beaucoup de souvenirs sont remontés, le noir et quelques grosses épreuves, comme le blanc et des moments tranquilles. La seul chose à regretter, c’est qu’on ne garde pas sa jeunesse (biologique). Mais on y gagne en confiance en soi et une meilleur vue des choses et des êtres (si c’est possible).
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Une description très vivante et parfaitement rendue de ce marché toulonnais que j’ai côtoyé pendant longtemps moi aussi… J’y suis retournée assez récemment, et c’est toujours un plaisir pour les yeux et les oreilles !
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Alors j’y retournerai en confiance…
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Quelle jolie promenade … on entendait la mer et les oiseaux, preuve que « tout n’a pas foutu le camp ». Et puis les souvenirs sont les meilleurs guides pour nous conduire vers de nouvelles rencontres finalement, avec les autres. Et avec soi, je pense aussi!.
Ou Toulon, en grand large. Ha! Les petites robes en Vichy …
N’ai plus qu’à me laisser porter jusque là …
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Cap au sud!
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Je vais à Toulon à l’hôpital Ste Anne tous les jeudis pour le boulot et tu sais quoi, ta serveuse elle a changé de troquet, juste un peu plus loin.
Bises
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Alors, faudra que j’y retourne…
Je n’ai pas connu Ste Anne, mais bien connu A. Laveran à Marseille.
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Jolie description, on s’y croirait !
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Il manquait les parfums… Et l’accent.
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Ai! Tu m’as foutu les boules… j’espère qu’elle viendra dans tes rêves ce soir. Bise
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Ma foi….
Mais Mo ne sera peut-être pas d’accord…
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Le mourillon de mon enfance a bien changé, et la « calintica » (non ce n’est pas le nom d’une belle toulonnaise mais la farine de pois chiches que je dégustais en accompagnant ma mère au marché) je ne l’ai jamais retrouvé!
Pour l’heure je suis en Bretagne, dont je découvre tous les charmes 🙂
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C’est vrai que ça a changé. Le cap Brun… Les pins penchés… Le Pradet… C’est pour ça que moi aussi, j’ai gagné la Bretagne…
Par contre, de la farine de pois chiche on en trouve encore dans des boutiques écolo.
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Tiens pour le marché de Toulon et sa lumière:
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Alors, ça… Ca, peuchère, c’est gentil!
Merci!
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Merci pour ces souvenirs ! Vous ne pouvez pas imaginer le plaisir que j’ai eu à lire votre billet. Ma grand-mère habitait derrière la gare de Toulon. Durant les mois de vacances estivales, Elle et moi, nous allions tous les matins au marché à pied. Au retour, elle m’achetait un chichi pour récompenser de ma grande disponibilité. Ensuite,nous aidions au repas. La vaisselle faite et rangée, nous partions tous, cousins, cousines, à pied jusqu’au Morillon pour se baigner. « L’enfance a fondu comme un glaçon, le jour où ma grand mère nous a quittés »
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Toulon éveille donc bien des souvenirs….
Bonne soirée à toi!
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de la mer et ses bateaux je n’ai connu que la Bretagne… et la Normandie!merci de cette promenade à suspens
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Comme ça, tu connais un peu tout de même Toulon maintenant… 😉
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Merci Mo pour l’extrait de ce film que je ne connaissais pas !
bise
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Il y a plein de musiques dans ce film (O’ Brother). Sont-elles rock? Point ne sais…
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c’est du blues Mo , je suis allée lire sur Wiki un article à propos de ce film et son auteur Ralph Stanley et ils disent qu’il était un chanteur de bluesgrass ( je ne connaissais pas ce terme , un sous genre du blues, un genre du folk, de country !
voilà madame 🙂
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Merci mâaaame Juliette! 🙂
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Mo tu es une comique !!!
et moi itou
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J’aimais bien Johnny Cash…
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très jolie description , on s’y croirait ! c’est….vivant , pimpant peuchère !!!
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Tu l’as dit Mimi, peuchère!
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Comme je comprends ton émotion !!!!Mo qui suis tant attachée à mes souvenirs …Le changement est inévitable malheureusement ,mais les dunes de ton enfance resteront dans ton coeur.Ces images ne terniront pas avec le temps .Dans mon cas…j’ai même l’impression qu’elles deviennent de plus en plus nette. J’ai bien ri en te voyant dévorer tes sardines ^^.Tu m’as rappelé Michel Simon dans le film « Boudu sauvé des eaux » (La barbe en moins évidemment^^) Je te fais de gros bisous ma poule. A bientôt.
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